Père aime le foot.
Père supporte les Diables.
En 1986, j’avais six ans (stop, ne vous fatiguez pas à calculer, je suis née en 80) et les p’tits belges sont allés à Mexico.
C’était l’été où la télé nous lâchait. De temps en temps, elle se brouillait ou s’éteignait net.
Caro et moi nous installions sur une chaise (pourquoi donc ? N’avions-nous pas de canapé confortable, comme tout le monde ?) et, une orangeade fraiche à la paille dans une main, nous observions Père devenir successivement blême puis rougeoyant.
Suant à grosses gouttes, il hurlait des noms d’oiseaux (ces noms d’oiseaux qu’il nous interdisait de répéter dans la cour de récré) et frappait la télévision, tantôt du plat de la main, tantôt avec un balai. L’antenne de la télé était devenue son obsession et il la torturait afin qu’elle lui renvoie autre chose que les images de « petites fourmis » que vous n’avez pas connues si vous êtes né après les années 80.
C’est quand les belges marquaient des buts et que la neige télévisuelle interrompait le suspense du match que le spectacle devenait le plus intéressant pour nous.
Père, une cape nouée autour du cou, chaussé de chaussettes de sport glissées dans ses tongs courait en long et en large dans la maison en s’époumonant.
C’est un peu en l’honneur de cet été détonnant que Caro et moi avons décidé d’aller voir le match de samedi soir chez lui.
Il nous a juste envoyé un message disant : « Costume obligatoire ».
Trois fois hélas l’issue a été fatale. Mais quand Père regarde le foot, il fait 32 de tension.
Et c’est bien drôle.
Père c’est mon frère…pfff c’est quoi cette famille! heureusement je n’aime pas le foot et donc je ne regarde pas…et chez moi y’a un canapé et on peut siroter en regardant « autre chose »…qué famille!
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