Le 19 novembre 2013.
Voilà une date qui fut marquée d’une pierre blanche dans ma « Légende Personnelle ».
Ce jour là, contre toute attente et après six années d’un apprentissage douloureux, j’obtins mon permis de conduire.
Mon monde entier s’en souvient encore.
C’était il y a un an.
La nouvelle, telle une déflagration, s’étendit aux quatre coins de ma famille, de mes amis et de ceux qui suivent de près ou de loin mes péripéties.
A l’époque, Père fut ébahi de voir que, lorsque j’annonçai ma réussite sur Facebook, le nombre de « J’aime » fut faramineux.
C’est bien simple, le premier homme qui a marché sur la lune eut bien moins de retentissement médiatique (et bien moins de mérite) que moi.
Mon permis fusée, ce sera pour plus tard.
Père décréta même, non sans une pointe d’ironie, que si chaque personne qui avait aimé mon statut me filait 10 €, je pourrais m’acheter une Lamborghini.
Mais ce n’était pas au programme.
Pendant un an, j’ai continué à prendre le train. J’ai lu des romans confortablement installée sur ma banquette en skaï.
Régulièrement, j’empruntais la voiture de Jean-Chri (Beau-Papa).
Comme elle se fait vieille et qu’elle schlingue à un tel point qu’on dirait qu’il l’utilise pour des transports illégaux de chacals en rut, de blaireaux enragés et de poneys sauvages qui auraient croupi sous la pluie, j’avais moins de scrupules à la bousiller.
« Pouah. Ça puire, Messire »
Et je suis assez satisfaite du bilan de cette première année.
- D’abord, un camion m’est rentré dedans (mais là, je n’y étais pour rien).
- Ensuite, j’ai sauvagement arraché un des clignoteurs en reculant dans un poteau .
Je suis descendue du véhicule afin de récupérer l’objet qui gisait sur le sol et je me suis écriée, devant les collègues ébahies qui me regardaient faire ma manœuvre « J’ai arraché un phare ! ». - Et enfin, j’ai pu affiner au fil des mois ma technique de « parcage-carambolage » qui consiste à faire des créneaux sans trop tenir compte des autres véhicules.
Parfois même, Caro me prêtait sa Batmobile.
Une Confiance (aveugle) en sa sœur aînée lui faisait dire que, quand bien même j’aurais un accident, ce n’était que du matériel.
J’aurais pu le prendre mal. Mais elle parlait de la tôle de sa voiture, omettant au passage que j’aurais pu y rester.
Grâce à cette voiture supersonique qui glisse sur les routes, j’ai pu prendre de l’assurance et m’engager dans les virages avec un aplomb inédit.
En bref, pendant un an, je me suis fait la main sur la voiture des autres.
Hasard de l’existence, c’est un an pile poil après l’obtention de mon permis de conduire que je vous annonce cette autre grande nouvelle : je me suis acheté ma première voiture.
Belle-Maman est venue la voir avec moi.
Elle l’a inspectée sous toutes les coutures, puis elle s’est plantée sur le sol, les pieds écartés, les bras croisés. Bien campée, elle a dit « Elle est nickel. Si tu ne la prends pas, c’est moi qui la prends ».
Comme le revendeur l’observait, visiblement impressionné, ne pouvant plus se raccrocher à ses éternels clichés du genre « les femmes et la mécanique », elle lui dit « Je suis commissaire technique pour les voitures de rallye ». Ce qui, dans le langage de Belle-Maman, voulait dire « N’essaye surtout pas de m’entuber, petit merdeux ».
« Il manque un boulon »
Ma voiture est la Reine des voitures.
Et ce n’est pas qu’une métaphore.
C’est une réalité.
Car elle est bardée de drapeaux anglais : sur le toit et sur les poignées de portes.
Du coup, Adèle l’a surnommée « Queen Elizabeth », ou La Queen pour les intimes.
Ces drapeaux, c’est un peu comme si son Maître précédent avait flashé sur une Mini mais qu’il n’avait pas eu les moyens et que, du coup, il avait customisé une Citroën.
J’aime bien, c’est discret comme moi.
Et puis, ça peut justifier que je roule à gauche. « C’est ma conduite anglaise, voyez-vous ».
heu tu n’es plus « jeune » hein! et tu ne ns dis pas marque couleur plaque de ta voiture! ote comique va!
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