La plus jeune de mes sœurs, celle qui a treize ans et qui est née avec un Smartphone en mains (il parait qu’il y a une génération technologique entre nous) a décidé de m’offrir un téléphone à écran tactile.
Elle en avait marre de voir que je mettais des plombes à répondre aux sms sans le mode dictionnaire sur mon vieux Samsung à clapet.
« Qui va là ? »
Mélanie, toujours prompte à se moquer de moi, lui a dit : « Oh trop génial ! Je veux être là le jour où tu lui offres ».
D’abord, j’ai paniqué.
- Parce que je l’ai reçu le jour où les services de téléphonie ont coupé les réseaux à cause des attentats et que je l’ignorais. Du coup j’ai cru qu’il ne fonctionnait pas.
- Parce qu’il n’y avait pas de touches
- Parce que j’avais l’impression que mes mains étaient des moufles quand j’essayais de faire une manipulation
- Parce que j’avais perdu l’étendue de mon répertoire
- Parce que quand j’ai enfin réussi à passer mon premier coup de fil (à Caro) je suis tombée sur sa messagerie, mais je ne suis pas parvenue à raccrocher. D’ailleurs, elle m’a dit que le message avait duré 20 minutes et qu’il était trop marrant à écouter (même si un peu long) parce que je répétais tout le temps : « Rha ben merde, je ne trouve pas le bouton pour raccrocher ».
Mais quelques jours plus tard, tout allait mieux.
- Les réseaux de téléphonie avaient repris leur activité
- J’ai enfin compris qu’il n’y avait pas de touches sur un écran tactile
- J’étais devenue experte en déverrouillage TACTILE de clavier
- J’avais mystérieusement réussi à importer mes contacts
- Je raccrochais en dessinant le Z de Zorro sur mon écran.
Ensuite, Lizzie m’a envoyé un message disant « Je t’apporte tes clés » suivi d’un bonhomme de neige, d’une demie lune et d’un flocon.
Je lui ai répondu « Merci beaucoup » avec une maison entourée de cœurs et une grenouille (il n’y a pas de raton-laveur, ça ça craint vraiment).
Ce sont ces quelques émoticônes qui m’ont rapprochée affectivement de mon nouveau téléphone.
Je sens que je vais faire une grosse utilisation des smileys.
Pas abusive du tout, et toujours fort à propos.
Par exemple :
« Tu passes prendre un dernier verre à la maison ? »