Quoi ? Vous ne connaissez pas le u-bound ? (prononcez « youbonde »)
Mais vous sortez de votre campagne ou quoi ?!
Même si la sonorité du terme fait plutôt penser à une pratique sexuelle déviante, il s’agit d’un sport. (Dites-moi, Chantal, avez-vous déjà pratiqué le u-bound ? Oh oui Jean-Pierre, tous les mercredis, et je ne raterais une séance pour rien au monde)

Personnellement, je suis tombée sur une vidéo sur youtube il y a de ça un an à peu près.
On y voyait des femmes sauter avec allégresse (le mot est faible) sur des petits trampolines individuels. J’ai trouvé ça génial !
On y voyait des femmes sauter avec allégresse (le mot est faible) sur des petits trampolines individuels. J’ai trouvé ça génial !
(Ici, je vous conte mon désarroi. J’ai recherché pendant plus de deux heures LA vidéo qui a fait naître ma vocation et, une fois que je l’ai enfin trouvée, j’ai réalisé qu’il est impossible de poster une vidéo sur ce blog. Donc vous seriez bien gentils de cliquer ICI pour la voir, merci.)
« Wopélop »
A l’époque, j’osais encore affirmer que j’étais sportive, ou du moins sportive en devenir et, du coup, j’ai eu envie d’essayer (vous connaissez on attrait pour les expériences nouvelles et enrichissantes).
Stéphanie, toujours désireuse de se lancer dans de nouvelles aventures avec moi, m’a affirmé que sur ce coup là, elle me suivrait.
Comme nous ne savions pas si notre petite ville pouvait proposer ce sport hautement tendance, nous avons pris nos renseignements. Un club en proposait, mais les horaires ne nous convenaient pas.
J’ai donc dû abandonner ma N.G.I. (Nouvelle Grande Idée).

Stéphanie, quant à elle, a pris l’option « Je fais du sport dans mon salon en suivant un tuto sur internet ».
Elle a filé chez Décathlon (à fond la forme) pour s’acheter un petit trampoline, et je l’ai aidée à sélectionner un coach en ligne.
Vautrées dans le canapé, nous regardions différents profs de fitness sautiller et se donner beaucoup de mal pendant que nous engouffrions des poignées de cacahuètes enrobées au paprika en faisant nos commentaires.
« Celle-là, elle a l’air bien, mais je n’aime pas trop sa tenue. »
« Oui, rien à faire, je ne crois pas au revival du fluo »
« Moi non plus. Le fluo appartient aux années 80 ».
« Mate celui-là, il est ultra sexy ! «
« Trop musclé pour moi, je préfère plus de finesse »
« Diantre, comme ils ont l’air fatigants, ces exercices. »
» Je suis fourbue rien qu’à les regarder ».

Si on s’en tient à sa version des faits, Stéphanie a suivi quelques séances avec son sexy-coach online (mais je n’en crois rien).
Puis elle a déménagé en-dessous de chez moi et sa vie en appartement a signé son arrêt de trampoline.
Dans un studio, il est tout bonnement impossible de pratiquer ce genre de sport sous peine de se faire une commotion en se frappant la tête au plafond ou de se retrouver dans la cuisine de Didier, le voisin du dessous.

Salut, Didier
Depuis cette découverte, un an a passé.
De l’eau a coulé sous les ponts.
Et la semaine dernière, je me suis enfin rendue à mon premier cours de u-bond.
BRAVO, NATHALIE SACRé.
Un miracle que je sois toujours en vie pour vous le raconter.
Tout d’abord, le prof est venu me voir pour m’expliquer dans quelle position je devais me tenir.
Il m’a aussi expliqué que comme les pieds du trampoline se dévissent, je devais être prudente.
Voilà qui était engageant et rassurant.
La première chanson a commencé.
TOP DEPART.
Sauter en l’air.
Pas si aisé. Surtout quand on n’a rien pour se tenir, qu’ils ont tamisé les éclairages (Est-ce que ce maudit engin est toujours bien sous mon axe ?) et que les pieds se dévissent.

Au bout de quelques minutes seulement, je sens mon cœur qui se fait la malle. Tenir une heure à ce rythme ??? Est-ce seulement envisageable ?
Je décide alors de ralentir la cadence, histoire de ne pas mourir foudroyée d’un infar au milieu de la salle de sport.
Un choix stratégique, en somme.
Au bout de quelques chansons, le prof vient vers moi et me demande comment je vais.
Je lui halète un douloureux (et un rien agressif) « Je crois que mon cœur va tomber sur le sol d’un moment à l’autre ». Il fait la grimace et j’ajoute : « Si je vous le dis, c’est pour que vous soyez prévenu ».
Là il a ri de ses grandes dents blanches et il a déclaré :
« Si c’est trop difficile pour toi, tu peux partir maintenant. Tu as bien travaillé. »
Moi ? Abandonner au milieu d’une séance de sport ? JAMAIS.
Voilà comment votre reporter a testé pour vous une séance de u-bond.
