Un jour que nous faisions du camping et qu’il régnait un silence tout à fait inhabituel pour cette famille, Mère, inconfortablement installée sur sa chaise pliante, s’est exclamée : « Il parait que les petits chats sont très mignons ».
Cette phrase, sortie de nulle part, nous a quelque peu inquiétés sur sa santé mentale car elle venait du néant et nous ignorions alors à quoi elle pouvait bien faire référence.
« C’est celaaaa, oui »
Par après, nous avons compris que quelqu’un donnait des chatons et que Mère était en train de se laisser tenter.
« Mignonitude extrême »
Cette phrase est donc devenue une arme pouvant servir à toutes sortes de railleries, un mantra incontournable que l’on aime ressortir dans les occasions les plus éloignées possibles du sujet.
(Par exemple : « Les filles, vous voulez bien débarrasser la table ? » « Il parait que les petits chats sont très mignons »).
« Tu peux toujours siffler et battre la caisse »
C’est suite à cet épisode que nous avions recueilli Pilou et Grisou, les chats des petites.
Cela remonte à bien longtemps et nous en avions presque oublié la joie d’avoir des chatons à la maison.
Et puis, l’autre jour, Stanislas a apporté ses quadruplés à Adèle. Elle les a emmenés un par un par la peau du cou et les a déposés dans sa chambre, sur son tapis.
Bien entendu, Adèle était en émoi. Elle y voyait là un immense privilège et un plaisir non moins immense. Voir crapahuter ces petites boules de poils au pied de son lit : quel bonheur incommensurable !
Comme c’est dans sa nature, elle nous snobait un peu : « Eh, les sœurs, vous savez, les chatons dorment dans ma chambre ».
Seulement voilà.
Le lendemain matin, elle s’est levée avec le cheveu en bataille et elle a déclaré : « J’avais carrément idéalisé le fait de dormir avec des chatons. Parce qu’en réalité ils ont piaillé tout le temps. Et en plus, ils ont pissé à mort sur mes rideaux et mon tapis, ces petits bâtards« .
Comme quoi, ils ont beaux être mignons, ces petits chats sont des gros cons.
Bon, je dois bien admettre qu’ils sont mimis, ces petits pisseux.
Et comme il y a au moins 18 personnes qui veulent prendre un de nos chatons, on a décidé de se lancer dans un commerce en faisant engrosser Stanislas pour ensuite revendre ses bébés. Avouez qu’on a de la suite dans les idées.