L’ hôpital, c’est inévitable, brasse son lot de « drôles », comme dirait Bouboule (prononcez « drols », à la wallonne).
Je passe ma pause sur un banc à l’ombre. Un homme bedonnant, bide à l’air sous son marcel, s’approche dangereusement de moi en s’appuyant sur sa canne. Il porte de grands bas de contention dans ses claquettes en guise de chaussettes.
Il continue à s’approcher. « C’est pour ma gueule », me dis-je intérieurement. Aimant à cas soc’.
De fait, il s’arrête pile devant moi. Et quand je dis pile, c’est pile, alors qu’il y a devant nous l’étendue d’un parc.
Il tape à un rythme régulier sur le sol poussiéreux avec sa canne et brandit son téléphone en l’air, tentant vainement d’entrer en contact avec sa planète.
Initierait-il une danse de la pluie ?
Il me gêne un peu dans ma tentative de me créer un petit temps pour moi.
Sa chorégraphie reste vaine : il fait un soleil de plomb, irrespirable, une véritable fournaise.

Tu as déjà eu de la chance qu’il sorte seulement son téléphone plutôt que de s’asseoir à côté de toi pour péter… Les vieilles traditions se perdent sur Oxo.
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