13 octobre 2022.
Nous étions sous le hêtre, en train de ramasser des faînes à mettre dans la brouette quand j’entends Hannah m’appeler.
– Grande tata !!! C’est quoi, ça ? me demande-t-elle en pointant du doigt une chose indéfinissable posée au pied du tronc. Je m’accroupis et réalise qu’il s’agit d’un cadavre d’oiseau.
– C’est un oiseau, lui dis-je avec la moue de celle qui sait que sa nièce ne se satisfera certainement pas de cette réponse. Regarde… là c’est son crâne, c’est ce que l’on a sous la tête. Là, c’est son bec. Et tout ce machin-là, c’était son plumage.
Elle le scrute et demande :
– Pourquoi il est cassé ?
Je respire un grand coup. J’évite de parler frontalement de la mort ; névrose personnelle et je lui dis :
– Il est certainement tombé du nid. Ou un chat l’a attrapé.
Elle parait satisfaite de mon explication. Alors je décide de surmonter mes évitements et je demande :
– Tu sais comment ça s’appelle, d’être comme ça ?
– Non.
– C’est être mort.
Elle observe encore la bouillie d’oiseau qui git à ses pieds puis déclare :
– Il n’a pas l’air en forme.
C’est le moins qu’on puisse dire.


