Récits

Noël

25 décembre 2022


Cher Gary,


Je t’écris depuis les dessous de ma couette moletonnée.

Ici il fait calme. Le vrombissement de la machine à aérosols est une douce mélopée seulement interrompue par les râclements de toux maternelle, tous deux couvrant le tambourinement de la drache frappant les carreaux.

Aujourd’hui c’est Noël. Un enchantement de chaque instant. Il pleut comme vache qui pisse. L’enfant Jésus est rentré dans sa crèche, tout comme nos trois moutons, craignant de se transformer en énormes éponges. Les chats regagnent leur doux foyer, trempés comme des soupes, imbibant les canapés. Je crois que le chien a attrapé lui aussi une rhino-pharyngite car il tousse d’une façon intrigante, tel un phacochère ayant de la poussière coincée dans les naseaux.
J’ai mal à la tête. J’ai mal au coeur. Je pense que je souffre de célinedionisme. Je ne donne pas deux heures avant de monter dans les aigus. Je n’en donne pas trois avant de pousser mon dernier soupir.


En vrai, je ne suis pas malade. Je suis molle. Flapie. Fade, comme on dit ici.


En fait, tout est comme d’habitude.

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