Lecture

A propos de Sylvia Plath

Je suis verticale

Mais je voudrais être horizontale.
Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre
Absorbent les minéraux et l’amour maternel
Pour qu’à chaque mars je brille de toutes mes feuilles,
Je ne suis pas non plus la beauté d’un massif
Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives,
Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.
Comparés à moi, un arbre est immortel
Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,
Et il me manque la longévité de l’un, l’audace de l’autre.

Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles,
Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur.
Je marche parmi eux, mais aucun d’eux n’y prête attention.
Parfois je pense que lorsque je suis endormie
Je dois leur ressembler à la perfection —
Pensées devenues vagues..
Ce sera plus naturel pour moi, de reposer.
Alors le ciel et moi converseront à coeur ouvert,
Et je serai utile quand je reposerai définitivement:
Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher, et les fleurs m’accorder du temps.

Sylvia Plath

LA Bible Sylvia Plath est l’édition Quarto reprenant l’intégrale de son oeuvre (« La cloche de détresse » ainsi que ses poèmes, nouvelles et ses journaux intimes)

Et si vous aimez cette auteure, je ne peux que vous recommander quelques romans/essais la concernant :


« Sylvia Plath est une héroïne romantique. Depuis près de soixante ans, on façonne avec son drame des représentations iconiques et poétiques qui flirtent avec la complaisance morbide. Mais ce n’est pas sa mort qui est romantique. C’est sa force de vie. Sa mort, au contraire, est trivialement réelle. Elle rend une sentence implacable et enferme éternellement la poétesse dans cette ultime image de renoncement. Elle est de cette teinte suffocante que prend l’existence lorsqu’elle succombe absolument à l’injustice. Aucune personne de trente ans ne devrait crever la tête dans le four. Ce n’est pas un monde acceptable. »

Coline Pierré – Pourquoi pas la vie – Editions de l’Iconoclaste

« Ces noeuds-là, ou bien ils vous étranglent, vous asphyxient à jamais, ou bien, quand on ne consent pas si facilement à son propre assassinat, ils vous hissent vers un autre souffle, une autre voix. »

Gwenaëlle Aubry – Lazare mon amour – Editions de l’Iconoclaste

« Comment allais-je m’en sortir ? La baby-sitter devait bientôt arriver avec mes petits. Il n’y avait qu’une réponse, il n’y avait qu’une seule réponse à tout : des mots, des mots avec lesquels écrire, des mots avec lesquels reboucher le silence, des mots à sculpter dans le silence, des mots pour tout faire brûler en flammes pleines de remords. Je pouvais, j’avais la faculté, j’avais la possibilité de ressusciter la vie qui s’était déployée jadis à cet endroit. »

Elin Cullhed – Euphorie – Editions de l’Observatoire

Et il y a celui-ci, aussi, qui me tente bien mais que je n’ai pas encore lu :

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