Une fois sa rédaction terminée, j’ai fait lire mon livre « Le ver est dans la pomme » au docteur Valium. Evidemment, ça n’a pas loupé, elle est partie de certains passages de celui-ci pour alimenter ma thérapie (on ne se refait pas) et elle m’a dit que ces allers-retours lui faisaient drôlement penser à une expérience menée en son temps par le grand psychiatre Irvin Yallom. Il a demandé à l’une de ses patientes, aspirante écrivain, de lui rendre un compte-rendu écrit de chacune de leurs séances, compte-rendu que lui rendrait également de son côté. C’est donc ainsi que se présente « Guérir à deux voix » : une succession de séances racontées par l’un puis par l’autre. Cette expérience a été déterminante dans sa carrière car il s’est très rapidement rendu-compte que (selon le docteur Valium) « là où le psychiatre pense avoir exposé une grande théorie, le patient, quant à lui, a surtout retenu que le psychiatre s’est souvent curé le nez ». Un porte-à-faux à mon avis inévitable et qui fait tout le sel de « la rencontre ».
J’étais donc très emballée d’entamer ce livre, mais j’ai rapidement déchanté, jusqu’à ne pas pouvoir continuer plus loin qu’au tiers de ma lecture. Ce Irvin Yalom, dont on dit tant de bien, me semble être un gros pervers (je sais, mon opinion est très pro) qui se soucie un peu trop fort de l’impression qu’il laisse sur sa patiente et semble jouer un jeu écoeurant, vérifiant régulièrement qu’elle fantasme à mort sur lui. Beurk, débectant.

