Il semblerait que j’aie survécu à la grippe.
Je ne tousse plus, je ne me mouche plus, je ne crache plus le moindre mollard.
J’ai même réussi à me lever tôt. J’ai remplacé mon petit-déjeuner par un cocktail de ma composition fait de paracétamol et de codéine, histoire de me donner la pêche.
J’arrive certes groggy à mon premier jour de formation, mais conquérante.
Je m’installe au premier rang, histoire de démarrer en bonne élève, et ouvre ma trousse pour en sortir quelques bricoles. Autour de la longue table, il n’y a que des femmes. Seize en tout.
Nathalie, que je connais déjà pour avoir suivi avec elle la formation en bibliothérapie, vient s’asseoir à côté de moi.
Quand Benoit, le formateur, s’installe à l’autre bout de la pièce, je comprends que je suis en réalité au dernier rang.
Il se souvient de nous et nous surnomme très vite : « Les Nathalie, là, dans le fond ».
Damned, ça promet.
Ça me rappelle mes études.
Quand, avec ma classe, on avait foutu un sacré bordel lors d’une visite de bibliothèque universitaire.
Nous nous étions allègrement moqués du directeur qui essayait tant bien que mal de nous égarer parmi les compactus pour se venger. N. avait déclaré : « Vous ne trouvez pas qu’il a une tête à jouer dans des mangas de cul japonais ?! »
Le hic, c’est que Madame C., notre prof d’OBP (Organisation des bibliothèques publiques), nous avait entendus.
L’autre hic, c’est que nous ignorions alors qu’elle se le tapait, ce type qui avait ce fameux faciès.
Alors, vu que nous avions sacrément manqué de respect à son amant, Madame C., blême de colère, nous avait crié : « Quant à vous, là, le banc du fond… vous démarrerez votre examen d’animation avec quatre points de moins ».
Je ne sais pas si tu te rends bien compte, Garry, mais quatre points de moins, c’était un manque énorme à gagner, surtout pour qui tentait toujours le rase-mottes : en faire le moins possible en visant la moyenne.
Alors, quand mon nouveau formateur nous dit, « Les Nathalie du fond », j’ai comme qui dirait un sale pressentiment. Serais-je éternellement condamnée au banc du fond, celui des accusés ?

Fighting ! La fatalité n’est qu’une vue… des petits esprits!
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Quel privilège de visiter les compactus avec le directeur en personne ! Moi je n’ai pas eu ce privilège, je l’ai a peine aperçu pendant mon stage de 2e année (si toutefois on parle bien de la même bibliothèque)
Par contre tu es sure que Madame C donnait le cours d’OBP ? Je crois que tu confonds avec une autre Madame C (elles étaient trois donc la confusion est possible). Ou alors la répartition des cours a changé entre nos deux époques ?
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Je parle de Madeleine 😉
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Oui c’est ce qui me semblait aussi. Tu l’as eue en OBP ? A mon époque c’était Irène et je pensais que c’était comme ça depuis l’époque de Mutien-Marie
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Honnêtement j’en sais plus rien du tout
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Mutien-Marie donnait catalographie
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Alors qu’en fait son plus grand rêve c’était la ludothéconomie. Mais bon, c’était chasse gardée…
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