Pour ceux qui auraient loupé la saison 1, cet article fait suite à ceux-ci :
Il serait présomptueux de croire que nous, humains, avons une quelconque influence sur le règne animal. Une ascendance. Si même mon chat n’en fait qu’à sa tête, tu penses bien que trois moutons partis en free style dans une immense pelouse bien grasse se carrent bien le fion de ce que tu leur raconte. A nos sévères : « Elga, Flocky, Oda, venez ici » ils répondent par un immense et savoureux bras d’honneur. « Mais allez tellement vous faire foutre, bande d’humaines. Vous pouvez toujours siffler et battre la caisse, nous, on se la donne à la Costa Brava ».
Mais c’est sans compter qu’Adèle n’est pas d’humeur. Après quelques résistances montrées par le troupeau, elle décide de passer à la manière forte. « Prends un balai, Natha », m’ordonne-t-elle en en faisant autant.
Le but : les acculer dans un coin en les effrayant à l’aide des deux brosses, puis les rabattre vers leur domicile.
La réalité : moi en pantoufles roses en train de gesticuler, balai en mains.
Mais notre plan, même s’il semble infaillible, échoue lamentablement.
Les bêtes ont compris qu’en s’éparpillant, partant toutes trois dans des directions opposées, échappent à nos barrières mobiles, contribuent à nous rendre chèvres et en profitent pour se régaler en passant de bourgeons bien tendres. C’est ce qu’on appelle une furieuse débandade. Nous les poursuivons en vain, armées de nos manches de brosses, dans une chorégraphie digne du clip « Spacer » de Sheila, pendant que nos moutons se rient de nous.
Pour parfaire l’ensemble, il se met à pleuvoir assez sinistrement.
Après moultes tentatives, nous parvenons enfin à les faire entrer dans leur clôture, haletantes et hurlant des cris de victoire.
« Enfin ! s’écrie Adèle. J’ai cru qu’on n’y arriverait jamais ».
« C’est sans compter qu’on est des pros » dis-je, hors d’haleine, les pantoufles à présent totalement imbibées d’herbe verte.
Nous refermons vivement le portail et contemplons notre victoire, fières de nous, lorsqu’Adèle crie : « Oh noooon !!! L’autre sortie… »
« Quoi ? »
« On a oublié de la refermer », me précise-t-elle au moment même où les trois moutons la franchissent à nouveau afin de se lancer dans une nouvelle échappée.
« On est tellement des boulets » me dit-elle en baissant les bras pendant que les trois bestioles décapitent les rosiers de Mère.

C’est du sport, bergère ! 🐑🐑🐏
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A fond !
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Qui est-ce qui a joliment dit « Faire et défaire, c’est toujours travailler » ?
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