Vous souvenez-vous de ce que vous avez fait jeudi passé ?
Mais siiii !
C’était un jour férié et, comme pour tout bon jour férié qui se respecte, vous vous êtes levée à une heure indécente, puis vous vous êtes allongée sur un transat et, les doigts de pieds en éventail, vous avez siroté du vin blanc en regardant l’Homme cuire un bon steak sur la grille du barbecue.
Saintes-Glaces
MOI PAS.
Parce que Mère avait d’autres projets pour nous.
Dans les champs de coton
Chez Mère, il y a beaucoup d’étangs.
Et le grand ennemi des étangs, c’est Jason Bourne.
Jason Bourne, c’est le héron.
Ne me demandez pas pourquoi il s’appelle comme ça ; je n’en n’ai fichtre aucune idée.
Happy-le-chien a été dressé pour chasser Jason Bourne.
Vivacité, quand tu nous tiens
Quand on le voit amerrir sur l’étang pour se faire un plat de sushis-sashimis, on crie « Chasse » et, fier de sa responsabilité, Happy-le-chien déboule comme un dératé et aboie contre Jason qui déguerpit sur le champ.
Seulement voilà : Jason Bourne a fait un trou dans la bâche de l’étang, avec ses pattes ou avec son bec. Et l’étang s’est vidé d’une partie de son contenu.
Mère a donc décidé d’organiser une grande journée de démontage de l’étang.
Mais que Diable allait-on faire dans cette galère ?
Quand je suis arrivée chez elle la semaine dernière avec mon ami Sébastien M. (qui rencontrait Mère pour la première fois), elle était en train de dresser la liste des participants.
Aussitôt, Sébastien a proposé son aide. comme ça, SPONTANEMENT.
Nous, on a crié : « Ne fais pas ça, malheureux ».
Le pauvre : il ne pouvait pas savoir où il mettait les pieds et on a estimé qu’il était de notre devoir citoyen de le prévenir et d’essayer de l’en empêcher. Mais il a insisté et nous ne pouvions rien faire d’autre que de lui dire : « On t’avait prévenu ».
Mère a décidé de faire deux équipes : ceux qui « font de l’eau » et les autres.
Elle a demandé à Sébastien : « Est-ce que tu veux faire de l’eau ? » et Sébastien a répondu oui.
Et même, je MARCHE sur l’eau
L’autre équipe, celle qui ne voulait pas faire de l’eau, était de corvée « mise en vernis des meubles de jardin ».
Bien entendu, il a fallu se lever tôt, un four férié.
Ce qui est déjà scandaleux en soi.
Mais en plus, au début, le temps n’était pas au beau fixe : un petit vent glacial traversait mes vêtements. Ce qui faisait au moins deux raisons de me rendre bougon.
On a commencé à retirer toutes les pierres qui entouraient l’étang.
Ensuite, on a arraché les plantes pour les transporter dans le ruisseau qui passe dans le fond du jardin.
A midi, les ouvriers communaux ont apprécié l’avancée du chantier.
Et nous avons même eu droit à une pause.
Désolée les sœurs, je sais que c’est salaud de poster cette photo mais c’était trop tentant pour mon roman photos.
L’après-midi, on a vidé l’eau à la petite cuillère avec une pompe.
Mais le fond était trop vaseux pour passer dedans, donc on a dû vider le fond en écopant avec des seaux que l’on vidait dans des brouettes que l’on vidait sur le potager pour faire de l’engrais.
Tenue rouge à pois blancs exigée
Bien-sûr, on a sauvé toutes les petites petites bestioles que l’on pouvait sauver en les transportant jusqu’aux autres étangs en courant très vite et en hurlant « Sauvetaaage !!! ».
- Des dizaines et des dizaines de tritons alpestres.
C’est Véro qui, dans son T-shirt « Natagora » a crié tout à coup : « Oh ! Il y a un truc vivant ! Venez voir ! »
« Rappelle-moi un peu : c’est où encore, que tu travailles, Véro ? »
- Les quelques poissons que Jason Bourne n’a pas daigné manger et qui se trouvaient fort mécontents d’être déposés sur un potager.
- Une grenouille géante en savon noir qui se débattait contre Sébastien qui tentait vainement de l’attraper.
- Des petits bigorneaux.
Et hélas, trois fois hélas, nous avons dû sacrifier pas mal de têtards, ce qui nous a fait dire à Adèle et à moi, en contemplant la marée de vase en train de sécher sur le jardin : « On dirait un peu le Rwanda des têtards ». Mais cette remarque est plus que douteuse (je dirais même vaseuse), et j’ai même hésité à vous la retranscrire, pour vous dire à quel point on est pas fières.
» Têtard, aujourd’hui »
« Tu parles, il est super tôt »
L’étang se vidait peu à peu.
Axel faisant (encore) le pitre
Tout le monde était dans un sale état et inutile de vous préciser que c’est un peu parti en bataille de vase.
En fin de journée, la baronne et son frère ont inspecté les travaux finis.
Le soir, nous avons été récompensés par la célèbre et succulente paella de Mathilde.
Que vous dire d’autre ?
Mes sœurs et moi soupçonnons Sébastien d’avoir basculé du côté obscur de la force.
Ou pire, d’en avoir toujours fait partie.
C’est-à-dire d’être fait du même bois que Mère (c’est assez rare, mais j’imagine que ça peut arriver).
- D’abord, il a proposé ses services spontanément, je vous le rappelle (mais on peut mettre ça sur le compte de l’ignorance).
- Ensuite, il m’a dit, avec beaucoup de fascination dans la voix : « Waw, ta mère ! Quelle énergie ! Une vraie tornade ! »
- Enfin, je l’ai surpris en train de dire à Mère, le plus sérieusement du Monde : « Mais oui, je trouve que tant qu’on y est, autant en faire le plus possible« .
Voilà.
Pour cette journée riche en émotions, j’ai choisi le format « roman photos » pour innover un peu et cela sans aucun respect de l’anonymat des victimes de Mère.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Votre dévouée Nathalie Sacré.
….c’est qd même pas le brave Jean Chri qui se tapait ça tout seul ?????????????? xxx
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Non… Je crois qu’il aurait fait exactement comme maman : une grande journée festive. Sauf qu’avec lui il y aurait eu le sacro saint chocolat noir – tasse de café en plus 🙂 xxx
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Eh ben, on ne s’économise pas ! C’est du beau boulot. Le bassin et l’article. Bien que ça m’ait rendu fort triste d’apprendre que le triton alpestre existait mais qu’il n’y en avait pas par chez moi.
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A mon avis ils préfèrent l’humidité. C’est très beau : le dos bleu et le ventre d’un orange pétant
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