Récits

Pour suivre

Je récolte les adresses mail de ceux et celles qui ne veulent rien rater de la saga déprimante : « Le ver est dans la pomme ».

Vous recevrez alors un lien vers chaque épisode directement dans votre boîte mail, ou via un pigeon qui viendra frapper de son bec la fenêtre de votre chambre.

Alors faites péter les adresses mail (en MP si vous préférez)

Récits

Le ver est dans la pomme -1

Cher Gary,

J’ai beaucoup réfléchi (oui oui, ça m’arrive) et si j’ai écrit ce récit, c’est avant tout pour en faire un témoignage à offrir en partage. J’ignore encore si un éditeur le publiera, et finalement ce n’est pas le plus important. Ce que je voudrais, c’est qu’il circule, qu’il soit prétexte à délier les langues ou mieux, qu’il aide à comprendre la dépression.

Et je voudrais qu’il circule dès aujourd’hui.

Je n’ai pas l’énergie d’en faire un livre, un vrai livre en papier. Ce sera peut-être un projet futur. Si je sonde vraiment mes envies, c’est maintenant que je peux te lâcher, en pleine nature.

Je vais donc te dévoiler, bribes par bribes, dans les semaines à venir.

Bonne lecture à toutes et tous.

(Dites-moi si techniquement tout se passe bien, je viens de découvrir Wattpad)

Lecture

Temps glaciaires – Fred Vargas

Je suis une fan inconditionnelle de Fred Vargas. Tellement que je m’étais laissé deux de ses livres de côté, pour me laisser un pan de découverte. Mais avec la sortie de son dernier, auquel je ne puis résister, voici que je me lance dans les deux manquants de la série.
Quel plaisir, quelle jubilation totale. Il n’y qu’elle pour faire ainsi battre mon coeur de lectrice et rendre jalouse mon âme d’écrivain.

« Pour l’anecdote, ai été agressée cette nuit en planque rue Norevin par trois petits connards au crâne rasé qui m’avaient prise pour une femme désirable. Suis très flattée. Justin témoin, pas d’embrouille en vue, mais les gars sont au commissariat du 18ème, un peu amochés. »
Pas mal amochés, rectifia Adamsberg, en décrochant son téléphone pour joindre son collègue du 18.
– Montreux ? Adamsberg. T’as récolté trois gars cette nuit ?
– Cela vient de chez toi, ce qui leur est tombé dessus ? Un arbre ou quoi ?
– Un arbre sacré, c’est exact. Comment sont les gars ?
– Humiliés jusqu’à l’os. Elle les a tout simplement plaqués par direct à l’estomac, pas de casse, ton « arbre » sait retenir ses coups. Pas de dommages aux testicules.
– Tout en douceur.
– Mais tout de même, avant l’assaut final, un nez écrasé pour l’un, une oreille déchiquetée pour l’autre, avec ses trois piercings – le gars hurle pour récupérer ses boucles d’oreilles sur les lambeaux de sa peau – et une bonne entaille à la joue pour le troisième. Elle était dans son droit, ils ont essayé de se la faire, bourrés comme des outres. »

Lecture

Les filles du manoir Foxcote – Eve Chase



« Rita se rappelle soudain ce que disait Robbie : quand un arbre géant s’écrase dans un bois, l’air et la lumière s’engouffrent dans cet espace, des graines dormantes s’épanouissent et une vie nouvelle tente sa chance, poussant tant bien que mal. »

Je pense que je ne serais pas forcément allée vers ce roman, mais Caro me l’a tendu et j’ai pu lire sur la quatrième de couverture : Angleterre, manoir perdu au milieu d’une forêt, alors j’ai dit : « Fais péter ». J’ai bien fait ! C’est un livre plaisant, avec un style étonnant, regorgeant de métaphores toutes plus justes les unes que les autres, une ambiance sylvestre omniprésente et un mystère de plus en plus complexe. Étonnamment, je plussoie.

Lecture

Raison et sentiments – Jane Austen

« Mrs Jennings écrivit pour raconter la fabuleuse histoire, décharger sa sincère indignation envers la « déserteuse » et épancher sa compassion pour ce pauvre Mr Edward qui, elle n’en doutait pas, avait été très attaché à cette bonne à rien de gourgandine et qui se trouvait à présent, aux dire de tous, le coeur presque en miettes à Oxford. »

« Raison et sentiments » de Jane Austen – Romans éternels

Récits

Bouc

Il y a un petit bouc en céramique posé en décoration sur une étagère.

Uros ne l’aime pas.

Il croit que c’est un chat, donc il se met régulièrement à sauter sur ses pattes arrière en aboyant contre lui.

Mère soulève le bouc et le porte à la truffe du chien en lui disant : « Tais-toi. Ce n’est pas un chat. Regarde : c’est une statue. Elle ne vit pas. »
Mais Uros est méfiant. Il sait que, les apparences étant trompeuses et ne nous connaissant pas encore bien, nous pourrions lui mentir. Il se pourrait que le bouc soit en vérité un chat. Alors il continue à sauter et à aboyer à l’encontre de cette malheureuse statuette.

Mère lui intime à nouveau à se taire (en vérité, à « fermer sa gueule ») ce que le chiot fait enfin.

« C’est bien, Uros », dit Mère en récompensant le chien d’une croquette de cerf.
« Maman ! s’indigne Mathilde. Il fait une connerie et tu le félicites avec de la bouffe ! »
« Mais non, se défend Mère. Je le félicite quand il arrête son cirque et se comporte bien ».
« Elle faisait déjà comme ça avec nous, dis-je à ma soeur en réchauffant ma purée. Chaque fois qu’on se comportait bien, elle nous donnait un bonbon. D’ailleurs, regarde-moi : j’ai été quelqu’un d’exemplaire ».
Mère ronchonne : « Taisez-vous. Je fais de l’éducation positive ! C’est à la mode. »
Mathilde fait la moue. « En tout cas, ce n’est pas ce que tu as fait avec nous. J’ai l’impression qu’on s’est bien fait baiser la gueule ».

Récits

Chacha

Malgré que nous les ayons enfermées dans une boite de glace à la vanille vide, l’odorant fumet des croquettes de cerf transperce le plastique, parvenant aux moustaches de Stanislas qui rapplique dare-dare, dévalant les escaliers à toute vitesse. Telle une furie, elle plonge sauvagement sur la boite et l’arrache des mains d’Adèle qui, surprise, lui demande : « Tu veux des croquettes, ma pèpètte ? ». Stanislas répond par l’affirmative en tentant de faire sauter le couvercle. « Ca va, ça va, laisse-moi deux secondes, je vais t’en donner » dit Adèle en faisant la grimace.

Ces croquettes blairent, c’est un fait. Mais le chat se jette dessus comme si sa vie en dépendait et s’en bâfre avec une furie inédite.

Nous rions.

« Il y a quoi, dans ces putains de croquettes ? » me demande Adèle.

« Du crack, au minimum » dis-je, observant notre chat faire des roulades sur le carrelage afin de protester contre la fermeture de la boutique de son dealer.

Récits

Viande

Adèle fait une virée chez « Ecailles et plumages » afin de préparer l’arrivée de son nouveau chien.

Les vendeuses, ayant le flair des plus fins limiers concernant ce genre d’affaire, fondent sur ma soeur, ayant détecté l’arrivée imminente d’un heureux évènement.

« Vous allez avoir un chien ?! » demandent-elles, la bouche en coeur.

« Oui. Et d’ailleurs, j’aimerais recevoir quelques conseils concernant les friandises. Lesquelles choisir ? ».

Les vendeuses l’invitent à repasser au magasin lorsque le chien sera arrivé afin qu’il puisse choisir par lui-même. « Vous verrez, il vous montrera clairement ses goûts et préférences », précisent-elles.

Adèle part donc présenter son chiot au magasin et, en bonne végétarienne, parcourt les allées avec une mine de dégoût, s’arrêtant tantôt devant des trachées de boeuf, tantôt devant des oreilles de vaches avant de découvrir que le coeur de son chiot bat plutôt pour des sabots de porc et des croquettes de cerf.

La belle affaire.