Uros fait à peu près une connerie par seconde.
Afin de bien te rendre compte de ce que cela représente, sache qu’il y a un nombre incroyable de secondes dans une journée. Quatre-vingt-six-mille-quatre-cents, askip.
Pas plus tard qu’à l’instant, mes colocataires quittent la maison chaussées de baskets en m’annonçant tout de go que c’est à moi qu’incombe la responsabilité de l’Animal durant la durée de leur jogging.
J’ai à peine tourné le dos au bestiau afin de me préparer mon souper qu’il a déjà plongé dans la dînette d’Hannah pour en extraire un faux oeuf en plastique qu’il mâchouille, pour ne pas dire éclate.
Je souffle car je sais que cet épisode à lui seul vient de me réduire à tout jamais au rang de personne indigne d’assurer la bonne tenue d’une maisonnée. Me voilà, en une seconde et par la faute d’un oeuf dur, stigmatisée.
Rusée, je décide de jeter à la poubelle le fruit du larcin de notre nouveau chien afin de préserver une façade de dog-sitter irréprochable.
Mais Uros est allongé devant le meuble et il le gratte de ses grosses pattes comme s’il creusait une taupinière.
L’oeuf a roulé en dessous.
Je me penche, mais mon inclinaison n’est pas suffisante. Je dois m’allonger sur le carrelage. Je tends le bras sous le meuble et tâte la multitude de nounous jonchant le sol. Uros en profite pour me mordre le chignon et le balancer dans sa gueule comme quand il pense croquer le cou d’une belette.
Je me relève d’un bond. Tellement vite que des dizaines d’étoiles lumineuses dansent derrière mes paupières.
J’ai le tournis.
Je m’assieds.
Je renonce à l’oeuf.
En-dessous du meuble, c’est tout aussi bien que dans la poubelle.
Avec un peu de chance, personne ne le trouvera jamais.

C’est marrant, ça me rappelle tes premières expériences de garde d’enfant avec Hannah. D’ailleurs qu’est ce qui se passerait si tu devais garder les deux en même temps ? Tu crois que le chien et l’enfant s’allierait ou bien tu pourrais profiter de leurs divergences pour arriver à les tenir a distance ?
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