Hier, avec Mère, nous sommes parties en excursion à Amsterdam avec le cours de peinture.
Au programme : La visite du musée du Maître des Maîtres, j’ai nommé : Rembrandt.
« Rembrandt ?! Oui, c’est moi »
Avant de nous rendre chez José (Merde, c’est quoi encore, le prénom de Rembrandt ? Robert ? James ? Wim ?), nous avion le temps de nous promener un peu dans la ville, de déambuler parmi les canaux et la marijuana en vente libre.
A peine avions-nous entamé notre visite de la ville que je remarquai un phénomène étrange : à chaque endroit où je posais le regard se trouvait DU GOUDA. Du gouda sous toutes ses formes (des roues de gouda, des goudas en tranches, des pointes de gouda) et sous toutes ses couleurs (du gouda aux orties, au paprika, au chili, à la noix de coco (là, pour le coup, je me sens moins prête psychologiquement)).
Vous connaissez mon amour pour le gouda.
Il est tel que mes amis m’ont surnommée « Miss Gouda » (« Et comment va Miss Gouda, aujourd’hui ? ») car j’en mange tous les jours depuis plus de vingt ans sans jamais rencontrer la moindre once de lassitude.
LE GOUDA C’EST LA VIE.
Et soudainement, je me retrouvais propulsée au milieu d’un peuple qui a bien compris ce précepte et qui en a fait son crédo.
UN PARADIS.
Mère, voyant que j’hyperventilais, m’a invitée à rentrer dans l’une de ses boutiques, où le gouda, Roi des Rois, est présenté comme un produit de luxe. Et c’est là que nous avons mangé une quiche au gouda et au jambon, parmi les étagères remplies de milliers de goudas scintillants.
Ensuite, je me suis acheté un fromage, pour revenir d’Amsterdam avec un petit souvenir. Là, j’ai pu étaler mes grands talents pour le bilinguisme.
La vendeuse a précautionneusement recouvert mon fromage d’un joli ruban doré, puis elle l’a emballé dans son écrin : un joli sac pour le transporter.
(Le Musée du gouda ? Ce sera pour une prochaine fois. Là, je dois rendre visite à Raoul Rembrandt)
Vous vous dites certainement que cet article est non seulement inintéressant, mais qu’en plus, il dévoile les intérêts d’un être qui possède un système interne de pondération des valeurs largement défectueux. Cette fille se rend à Amsterdam, dans la maison où a vécu Jean-Claude Rembrandt et dans laquelle il a peint les plus grands chefs d’œuvre de la peinture (qu’elle peut mirer à sa guise) et tout ce qu’elle retient de sa journée, c’est qu’il y a du gouda a chaque coin de rue.
Je vous répondrai deux choses :
D’abord je citerai France Gall qui a dit (deux points, ouvrez les guillemets) : « Le gouda, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup ».
Et enfin, je vous déclarerai que, quand on sait que la question que se posait ma prof de peinture lors de la visite de la chambre de Rembrandt c’était « Tu penses qu’ils ont changé les draps du lit ? » en appuyant discrètement un doigt sur les couvertures, il ne faut plus s’étonner de rien.
Moi, je dis ça, je ne dis rien.
« Sur ma liste de courses j’ai noté du gouda. Signé : Auguste Rembrandt »